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Ventabren est un village des Bouches du Rhône situé à l’ouest d’Aix-en-Provence, au sud-est de Salon-de-Provence et au nord-ouest de Marseille. Perché au sommet d’une colline, il est dominé par les ruines du château de la reine Jeanne, reine de Naples et comtesse de Provence.
De par sa localisation au sommet d’une colline qui domine les alentours, la commune de Ventabren a de tout temps attiré les hommes. Huit millénaires avant J.-C., la civilisation des Montadiens, particulière à la basse Provence, avait fait son camp à Ventabren. On peut encore observer aujourd’hui une énorme escargotière de 20 m de long sur la commune (le site se trouve à « l’abri des bœufs » au lieu-dit « la Plantade »).
En 102 av. J.-C, le vaste camp retranché romain (dit «Camp de Marius») comprenant 2 légions, soit 12 000 hommes, était situé sur le plateau (au-dessus de l’emplacement de l’actuel aqueduc de Roquefavour). Ses traces sont encore très nettement visibles et comprennent des fortifications dont un mur de 600 m de long qui protégeaient le camp du côté nord (les autres côtés ayant des falaises pour défense naturelle) et l’emplacement de trois tours d’observation. Des fouilles archéologiques ont également permis de trouver à l’intérieur du camp des poteries et pièces diverses, preuve de la présence d’une cité celto-ligure.
L’origine du château de Ventabren doit se situer au Xème siècle entre 920-940. Elle est liée à la présence des Sarrazins en Provence qui dévastaient alors les villages et repoussaient les populations sur les hauteurs pour avoir une sécurité qu’ils ne trouvaient plus dans la plaine. Ayant définitivement chassé les Sarrazins, Guillaume Ier, comte de Provence, fit distribuer les terres libérées à ses compagnons d’armes (voir aussi l’histoire des seigneurs de Fos qui récupérèrent à cette époque les territoires d’Hyères). Ces derniers construisirent alors des ouvrages fortifiés dont le château de Ventabren, dénommé à cette époque “le château royal”.
Le château fort constituait un ouvrage défensif important. Son architecture était d’une grande simplicité : ses murs d’enceinte mesuraient près de 2 mètres d’épaisseur et étaient flanqués de tours rondes et carrées. Le château n’avait qu’une seule porte à l’est. Les autres côtés, bâtis sur des rochers à pic, étaient absolument inaccessibles. À l’intérieur, on trouvait des caves et une immense citerne. Une chapelle était attenante au château.
Il est donc vraisemblable que le village se soit construit à l’emplacement actuel à cette période, se rapprochant le plus près possible de l’abri offert par ce château médiéval.
Au XIIème siècle, le château de Ventrabren fait partie de la possession seigneuriale de Raymond des Baux, comme l’atteste un document testamentaire en 1170.
En 1381, Louis Ier d’Anjou, fils adoptif de la reine Jeanne, fait donation du château à Bertrand d’Agoult, membre d’une puissante famille provençale.
Plusieurs familles se succèdent avec des fortunes diverses dans la possession de Ventabren : le château devient propriété des Quiqueran en 1425, celle des Bardelins en 1472 et il appartient aux Gaillard-Longjumeau en 1591 qui détenaient leurs terres d’Henri IV. Ce sont les derniers seigneurs de Ventabren. Dès le début du XVIIIe siècle, ils n’habitaient plus le château mais leur maison de la Baronne.
Si la forteresse avait su résister aux guerres et aux temps, elle fût détruite en 1794, sous la République. On cherchait alors à détruire un château « qui rappelait des souvenirs fâcheux ». De nos jours, on trouve de nombreuses pierres taillées du château dans les murs des maisons du village. Du site de l’ancienne forteresse, il ne reste que les vestiges des nombreuses caves du château (piliers, voûtes en plein cintre ou ogives) mais elles témoignent encore de cet imposant lieu chargé d’histoire.
Au XIXe siècle, le village de Ventabren fût marqué par les progrès industriels. L’arrivée du chemin de fer est inaugurée en 1857 (la ligne passe sous l’aqueduc de Roquefavour construit quelques années plus tôt (de 1842 à 1847) sur la commune). Ventabren compte alors quelques usines et fabriques : une usine exploitant le minerai de cuivre, une fabrique de papier, une blanchisserie pour les draps, 4 minoteries, 6 huileries.
L’éclairage électrique arrive dans le village en 1924.
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