Le bâtiment du musée national Marc Chagall

Le Musée national a été créé sous l'impulsion d'André Malraux, ministre de la Culture, pour conserver le “Message Biblique” après sa donation à l'Etat par Marc Chagall en 1966. Les travaux sont réalisés de 1970 à 1973 sur un vaste terrain, offert par la Ville de Nice.

Pour la construction du musée, c'est l’architecte André Hermant, un ancien collaborateur d’Auguste Perret et de Le Corbusier, qui est retenu. Celui ci s’impose comme le défenseur d’une conception de l’architecture où la fonction détermine la forme. L’idée d’une “maison”, d’un lieu de spiritualité, voulue par Chagall, exigeait un climat de sérénité sans que s’impose la présence d’un bâtiment. Au refus de pesanteur qui est partout présent dans l’œuvre de l’artiste, l’architecture d’Hermant répond par la sobriété des murs et la rigueur des formes qui permettent de souligner et de mettre en valeur l’art de Chagall. L'architecte a parfaitement répondu à une exigence tout à fait particulière dans le monde des musées : créer un lieu nouveau adapté à des oeuvres préexistantes à présenter en permanence. La grande salle offre ainsi 12 murs pour chacun des tableaux illustrant la Genèse et l'Exode.

Chagall suit le projet avec intérêt : c'est lui qui demande qu'un auditorium fasse partie des salles prévues. Il souhaite également enrichir le bâtiment en ajoutant les vitraux de l'auditorium et une mosaïque.

En 1973, l'artiste est présent pour l'inauguration du musée national Message Biblique Marc Chagall, avec André Malraux et le ministre de la Culture de l'époque, Maurice Druon.

Jusqu'à sa mort en 1985, Marc Chagall a accompagné les premières années de la vie de l’institution. Il est présent aux inaugurations d'expositions et lance, grâce à ses relations amicales, une prestigieuse politique de concerts.

Après la mort de Chagall, le musée bénéficie du dépôt d'une partie importante de la dation (plus de 300 oeuvres). De nouvelles acquisitions enrichissent peu à peu les collections et, grâce à l'appui des héritiers du peintre, le musée devient monographique à part entière, témoignant à la fois de la spiritualité de l’œuvre de l’artiste et de son inscription dans les courants artistiques du XXème siècle. En 2008, le musée change donc de nom et devient musée national Marc Chagall.

Les collections du musée national Marc Chagall

Les collections du musée et leur développement ont très naturellement évolué au cours des années écoulées depuis la création de l'institution.

En 1972, Chagall complète la donation du Message Biblique de 1966 par un fond qui ajoutait tout le travail préparatoire ainsi que de nombreuses autres oeuvres : les gouaches de la Bible de 1931, les 105 gravures de la Bible ainsi que leurs cuivres, une importante collection de lithographies, dont les deux suites de lithographies bibliques issues de la revue Verve, cinq sculptures, dont deux importants bas-reliefs, une céramique. L'ensemble de cette donation de 1972 représente plus de 250 oeuvres.

Chagall a continué à enrichir les collections jusqu'à sa mort en déposant des exemplaires de ses livres illustrés au moment de leur parution ou des suites de ses illustrations (tirage séparé des illustrations, sans le texte).

La dation après le décès de l'artiste en 1988 enrichit le musée de dix tableaux bibliques, déposés par le Musée national d'art moderne, Centre Georges Pompidou, récipiendaire des dations. En 1986 et 1988, Charles Sorlier, lithographe attitré de Chagall chez Mourlot, fait don au musée d'un fonds abondant de lithographies à sujets bibliques et profanes.

La politique d'enrichissement des collections des conservateurs successifs du musée s'est peu à peu orientée vers une vision élargie à l'ensemble de l'oeuvre de l'artiste. Différentes acquisitions, achats, dépôts du Musée national d'art moderne, Centre Georges Pompidou, legs, permettent désormais au public d'accéder à l'ensemble de l'oeuvre.