ALICE ANDERSON - série d'expositions MIROIR MIROIR

Au printemps 2008, à Nice, au musée national Marc Chagall et à la Villa Arson, à Vallauris, au musée national Pablo Picasso, La Guerre et la Paix et à Marseille, au FRAC Provence - Alpes - Côte d’Azur, Alice Anderson réalise une série d’expositions inédites intitulée MIROIR MIROIR. D’un lieu à l’autre, elle nous invite à suivre le fil roux d’un conte de fées à la fois troublant et irrésistiblement séduisant, d’un conte qu’elle tisse dans l’espace ténu qui existe entre la vie et la mort, le réel et l’imaginaire, entre elle et ses doubles. L’artiste aime les ambiguïtés, elle s’en amuse. Pour elle, Rapunzel recluse, Alice errant au pays des merveilles, Barbe Bleue et sa marque indélébile sont autant de reflets d’une identité multiple, insaisissable. Le conte est comme un miroir tendu au spectateur. Il nous reste à l’interroger ou, comme l’héroïne de Lewis Carroll, à le traverser pour rejoindre des contrées imaginaires.

Le 29 mars 2008, le parcours s’ouvre au musée Chagall avec Emmurée. Alice incarne Rapunzel, héroïne du conte éponyme des frères Grimm, et envahit l’espace de ses longs cheveux roux. L’œuvre est une invitation, invitation à pénétrer l’univers étrange et fascinant de l’artiste, invitation à suivre le fil du récit comme la sorcière grimpe le long des cheveux de Rapunzel. La chevelure sert de lien entre l’artiste et le spectateur, entre le sujet prisonnier de sa tour et le monde extérieur, entre l’enfant et sa mère. Rapunzel évoque l’enfermement, l’isolement auquel la rupture de ce lien nous condamne. Dans les salles du musée, les cascades de cheveux dégagent une énergie, une vitalité irrésistibles, et le flot roux devient flot de vie. Mais là où la blondeur de Rapunzel nous parle de sa pureté morale, la rousseur d’Alice évoque des sentiments troubles où l’énergie vitale et sexuelle enrichit une œuvre fondamentalement ambivalente ....

C’est au musée Picasso, avec Spectres, que le conte de fées s’achève, dans un cercueil de verre. La diabolique Alice Anderson condamne son double de cire au repos éternel, éveillant en nous un profond malaise. La notion de double est inextricablement liée à la mort - en même temps qu’elle menace l’identité, la stabilité du sujet, l’existence d’un double constitue un espoir d’éternité - la fragilité et la transparence de la cire renforce l’aspect cadavérique de la poupée. L’angoisse naît de cet état ambigu, indéfini, de cet entre-deux qui caractérise l’œuvre de l’artiste : entre Blanche-Neige et le corps mort d’Alice, entre l’apparente légèreté du conte et les drames qui s’y jouent.

Commissaire d’exposition : Maurice Fréchuret, directeur des musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes.

L’inauguration sera précédée à 11h d’une interview d’Alice Anderson réalisée par Maud Jacquin et d’une rencontre avec l’artiste, animée par Pascal Neveux, directeur du FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur et de Maurice Fréchuret.

Le FRAC Provence Alpes Côte d'Azur (Fonds Régional d'Art Contemporain) accueille l’exposition d’Alice Anderson « MIROIR MIROIR - La traversée des apparences », du 16 mai 2008 au 23 août 2008.

L'artiste a bénéficié d'une résidence à la Villa Arson (Nice) avec le soutien du Conseil Général des Alpes-Maritimes.

Edition d’un catalogue en ligne : textes de Dominique Païni, critique d’art et de Maud Jacquin, coscénariste des expositions MIROIR MIROIR, accessibles sur le site des musées nationaux des Alpes Maritimes.

EMMUREE
Musée national Marc Chagall, Nice
29 mars – 9 juin 2008

SPECTRES
Musée national Pablo Picasso, Vallauris
29 mars – 9 juin 2008

Puppet Master, 2008
poupée : en silicone, 50 cm, réalisée au Musée Madame Tussaud, Londres
photo : impression numérique, dimensions variables.
Courtesy Alice Anderson et Yvon Lambert, Paris

 

 

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