Nice Panorama
L'exposition d'Olga Kisseleva intitulée "Sept envies capitales" aura lieu du 1er décembre 2007 au 25 février 2008 au Musée National Pablo Picasso de Vallauris.
Le projet "Les septs envies capitales" trouve ses origines dans le travail réalisé avec des élèves d'une école située dans une zone d'éducation prioritaire de la ville de Saint-Ouen en région parisienne. Olga Kisseleva a tout d'abord réalisé une vidéo au cours de laquelle des adolescents racontent leur rêve le plus cher. Cette même expérience a été réalisée auprès d'un groupe d'hommes russes à Mouscou. Ces deux enregistrements ont été étudiés par des sociologues qui en ont tirés 7 désirs.
Ces envies capitales sont le "pouvoir", le "succès", la "beauté", la "santé", la "célébrité", le "plaisir" et la "richesse". Ces désirs ont formés le socle de deux réalisations de l'artiste.
La première s'intitule "Power Bike". Il s'agit d'un tricycle dont le mécanisme est monté à l'envers. Pour s'installer sur la selle, on doit monter sur la chaine où sont installés 7 échellons qui forment une sorte d'échelle (Olga Kisseleva y a inscrit les 7 envies capitales). En actionnant cette chaine, le mouvement vertical entraine alors le recul du tricycle. Ce faisant l'artiste cherche à nous indiquer que plus l'on cherche à atteindre ces désirs et plus ceux ci s'éloignent de nous, nous regressons au lieu d'avancer. "On va alors droit dans le mur derrière nous au lieu d'avancer" nous a indiqué Olga Kisseleva lors du vernisage.
Ne connaissant pas l'origine de cette oeuvre (commande de la ville de Saint-Ouen), nous avons interrogé Olga Kisseleva pour savoir si la critique de la société véhiculée par son oeuvre s'appliquait à la société française ou russe. Pleine de malice, elle nous a indiqué que puisque l'oeuvre avait été réalisée en France, il s'agissait de notre société. Illare, elle a tout de même ajouté que cette critique était plus générale et s'appliquait aussi à la société russe.
Le vernissage suivant son cours, nous avons ensuite cherché à taquiner l'artiste en lui suggérant qu'elle était belle, en bonne santé, qu'elle semblait prendre du plaisir pendant ce vernissage et que ses oeuvres allaient lui apporter succès, célébrité et richesse. Un sacré pouvoir que semblait rechercher tout artiste. Ne se laissant pas démonter, elle nous a répondu que les artistes faisait aussi partie pas de la société tout comme le photographe qui était devant elle.
La seconde oeuvre consiste en une série de photographies réalisées à Saint-Ouen avec les adolescents. Les photographies illustrent ces envies capitales à travers leurs fantasmes.
Nous avons particulièrement aimé la série de têtes africaines et lui avons demandé s'il s'agissait d'une composition. Olga Kisseleva nous a indiqué qu'il s'agissait d'une photographie réalisée aux puces de Saint-Ouen sans composition ni trucage. Ce fut alors elle qui chercha à me taquiner en disant que les puces de Saint-Ouen ne sont pas très loin de Villiers Le Bel. Une façon pour elle de nous signifier que la frustration de ces envies non assouvies est la cause des violences et des émeutes des banlieues. Espérons que notre société saura se regarder en face et décidera d'avancer.
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