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Exposition "WINDOWS" d'Olga Kisseleva au Musée National Marc Chagall de Nice

L'exposition d'Olga Kisseleva intitulée "WINDOWS" aura lieu du 1er décembre 2007 au 25 février 2008 au Musée National Marc Chagall de Nice.

Rencontre avec Olga Kisseleva

L’inauguration de l'exposition "WINDOWS" a été précédée d’une rencontre avec Olga Kisseleva à l’auditorium du musée national Marc Chagall. Olga Kisseleva a ainsi eu l'occasion de nous décrire son parcours artistique. Originaire de Saint-Pétersbourg en Russie, rien ne la prédisposait à devenir artiste car ses parents étaient des scientifiques au service de l'industrie soviétique de l'armement. En 1988, elle suit les cours de l'Ecole nationale des Beaux Arts Vera Muchina de Saint-Pétersbourg où un enseignement traditionel des techniques du 18ème siècle et des langues anciennes (latin/grec) n'a su lever le doute sur le rôle de l'artiste tel qu'il lui fut enseigné. Profitant d'un voyage aux Etats-Unis au début des années 1990, à l'invitation de la fondation Fulbright, Olga Kisseleva se familiarise avec des outils d'expression plus modernes. Elle travaillera à New York et en Californie au développement des technologies numériques dans des startups. Son interrogation sur son intention de devenir artiste ne l'ayant toujours pas quittée, elle s'en est alors remise à la tradition familiale scientifique : "une question voit sa réponse dans l'aboutissement d'une thèse". C'est ainsi qu'elle a soutenu en 1996 une thèse théorique sur le thème des nouvelles formes d'hybridisation à l'université de Saint-Pétersbourg. Pour elle, le vrai rôle de l'artiste est ainsi plus large que de produire du beau, il est d'améliorer le monde, en le rendant non seulement plus beau mais surtout plus juste, de voir ce qui ne tourne pas rond et pousser les gens à réflechir. Cette thèse aura eu pour conséquence son acceptation plein et entière du statut d'artiste.

A la demande de Maurice Fréchuret, directeur des musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes, Olga Kisseleva a alors expliqué sa démarche artistique en se basant sur plusieur de ses oeuvres récentes.

Dans son oeuvre "How are you" ("Comment ca va ?"), Olga Kisseleva décide de filmer la réponses des gens à cette question. Un serveur est dans le même temps mis en place pour recueillir les réponses d'inconnus. Cette question "Comment ca va ?" n'est pas anodine pour Olga Kisseleva. Dans la culture russe, on ne pose cette question que si on est prêt à écouter une réponse. Lors de la période passée en occident, elle s'est rendue compte que nous ne savons plus écouter ou donner une réponse et que cette question a été vidée de son sens pour ne devenir plus qu'une formule de politesse. Son oeuvre cherche à nous réapprendre le sens de cette question, apprendre à écouter, à s'écouter.

Maurice Fréchuret a ensuite rappelé l'utilisation de nombreux supports par Olga Kisseleva (photographie, peinture, installation, vidéo). Un artiste s'exprimant généralement par l'emploi d'une seule technique.

Olga Kisseleva nous a alors indiqué que pour elle, une oeuvre doit améliorer le monde et posséder un message à saisir. Pour elle l'important est de placer le spectateur au centre de l'oeuvre, de le faire interagir avec l'oeuvre exposée. Peu importe donc le médium choisi. Dans une société de communication, bombardés d'images, l'interactivité permets de commencer un dialogue. Dans son oeuvre "Autre point de vue", elle demande au visiteur de choisir son emplacement. par un savant jeu de perspective, on peu ainsi se positionner et voir une des deux images. L'une étant une photographie à travers un bouclier lors d'une manifestation et l'autre une photographie prise à Dakar. On est ainsi emmené à se positionner par rapport à ses oeuvres.

Maurice Fréchuret a ensuite posé une question à Olga Kisseleva sur l'emploi de texte en complément aux images dans ses oeuvres (Ses oeuvres exposées sur la Côte d'Azur tant à Vallauris avec "Power Bike" qu'à Nice avec "Windows" emploient des mots).

Olga Kisseleva nous a indiqué aimer utiliser des textes en plus de ses images. Pour elle cet emploi sert à renforcer le sens de l'oeuvre. Le mot est plus universel que l'image et son intention est ainsi de laisser à chacun se faire sa propre représentation mentale du mot. Chacun ressentant un mot d'une manière différente, elle ne veut pas imposer par une image sa propre interprétation.

L'exposition "Windows"

L'oeuvre "Windows", éponyme de l'exposition au musée national Marc Chagall, tire son titre du fait qu'il convient pour la découvrir en entier de l'observer à travers une fenêtre ("Windows") du musée.

Le détail de l'oeuvre est tiré des trois livres fondateurs que sont la Bible, le Coran et la Torah (en cela elle s'inscrit parfaitement dans le cadre du message biblique du musée Marc Chagall - les oeuvres exposées illustrant la Bible) ainsi que du livre "Le Capital" de Karl Marx (livre culte enseigné aux étudiants du temps de l'Union Soviétique). Le travail d'Olga Kisseleva a été d'en extraire les éléments communs : la promesse d'un Paradis qu'il convient de créer sur terre ou d'atteindre après notre passage sur terre.

Les fragments des livres sont inscrits sur des miroirs dépolis et répartis selon quatre couleurs (une pour chacun des livres). Ensemble ils forment un tag électronique représentant le mot "Paradis" (l'utilisation de cette technique ayant été employée dans une oeuvre précédante de l'artiste).

Ces fragments permettent aussi à chaque visiteur de rendre cette oeuvre unique car il est ammené en reconstruisant une phrase à partir des mots exposés à réfléchir au sens caché de l'oeuvre (il faut prendre du recul pour l'appréhender et décoder le tag électronique et passer à travers la vitre ou le miroir) Ce faisant le visiteur se réféchit aussi dans ces miroirs et apparait dans l'oeuvre et atteint ainsi lui aussi le Paradis au fil de sa réflexion. Les photographies montrent d'ailleurs qu'en l'espace de quelques secondes il n'est pas possibhle d'avoir la même image de cette oeuvre. On retouve avec "Windows", les deux thèmes chers à Olga Kisseleva : méler message caché et interaction des spectateurs à l'oeuvre exposée (à travers deux niveaux de sens).

La deuxième oeuvre est une vidéo projetée. Le public est invité à s'assoir sur une banquette placée juste devant le projecteur. Les personnes passant dans le champs de projection ainsi que celles assises perturbent de manière unique et fugace la projection aux autres spectateurs. Les spectateurs interagissent ainsi avec l'oeuvre exposée.

Cette oeuvre est plus critique car elle montre un Paradis de consommation (projection de vitrines de luxe sur lesquelles interagissent des visages d'enfants du tier monde qui semblent nous regarder). Elle critique ainsi cette société de consommation qui règne en occident et fait tant envie au reste de la planète.

Ce thème de l'envie est d'ailleurs repris dans l'oeuvre intitulée "Les septs envies capitales" qui est actuellement exposée au musée national Pablo Picasso "La guerre et la paix" de Vallauris.

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